Cher(e)s enseignants/tes, cher(e)s éducateurs/trices,
Par l’intermédiaire de ce dossier, nous souhaitons non seulement vous familiariser avec le sujet du diabète de type 1 en général et répondre à vos questions mais aussi et surtout vous permettre de mieux comprendre cette maladie et d’intégrer certains conseils pratiques quant à la gestion d’un enfant diabétique d’âge préscolaire au sein de votre classe.
Comme nous le savons tous, la rentrée scolaire est une étape importante dans la vie de chaque enfant mais qui est d’autant plus complexe si l’enfant souffre d’une maladie chronique, tel que le diabète de type 1. Sa participation pleine et entière à la vie de groupe est essentielle et contribue à un bon développement, tant au niveau psychologique que social. Cela dit, l’enfant diabétique doit bénéficier d’une scolarité tout à fait normale et participer aux mêmes activités que ses camarades de classe.
Afin que les enfants atteints d’un diabète de type 1 puissent bénéficier d’une prise en charge sûre et compétente pendant les heures d’école, il est important que les membres de l’équipe d’encadrement scolaire aient un minimum de connaissances concernant le diabète de type 1 et cela tant pour combattre certains préjugés que pour favoriser leur intégration et réussite scolaire.
Toutefois, ce dossier ayant été réalisé à titre informatif, n’hésitez pas à nous contacter pour toutes questions supplémentaires.
De plus, rien ne remplace les échanges réguliers entre les parents, les membres de l’équipe médicale, l’équipe médico-scolaire et vous en tant que personnel éducatif et/ou enseignant.
Grâce à votre soutien, vous contribuerez à l’épanouissement de l’enfant diabétique dans son milieu scolaire.
Merci de votre collaboration,
l’équipe du Diabetes and Endocrinology Care Clinique Pédiatrique (DECCP)
1. Le diabète; c'est quoi ?
Il existe deux principaux types de diabète :
- Le diabète de type I
- Le diabète de type II
Le diabète de type 1, encore appelé diabète «juvénile» ou «insulinodépendant», apparaît le plus souvent de manière inattendue chez l’enfant ou chez l’adulte de moins de 40 ans.
Il s’agit d’une maladie auto-immune dans laquelle le corps détruit de manière irréversible les cellules béta du pancréas, responsables de la production de l’insuline, entraînant ainsi une absence de cette hormone, indispensable à la vie. L’insuline est essentielle à l’utilisation du sucre (glucose) dans le sang, principale source d’énergie de l’organisme. En cas d’absence d’insuline, le taux de glucose augmente de façon considérable dans le sang.
Le diabète de type 1 est une maladie chronique non contagieuse que l’on peut soigner mais pas encore guérir. Dans ce sens, on peut dire que le diabète de type 1 ne fait jamais de break. Il est là jour et nuit, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par année.
Jusqu’à aujourd’hui, les causes exactes de l’apparition du diabète de type 1 demeurent encore inconnues. Son traitement repose sur des injections d’insuline quotidiennes.
Il n’est pas rare d’entendre certains parents nous dire « Il mangeait beaucoup de bonbons, nous aurions dû être plus vigilants». Néanmoins et contrairement à la croyance populaire, une alimentation trop riche en sucreries N’EST PAS à l’origine du diabète de type 1.
Le diabète de type 2, encore appelé diabète «insulino-résistant», apparaît principalement chez l’adulte de plus de 40 ans, même si l’on voit de plus en plus apparaître ce type de diabète chez l’enfant et l’adolescent. Ceci s’explique en partie par l’augmentation des problèmes de surpoids, voir d’obésité chez les enfants de plus en plus jeunes.
Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 n’est pas caractérisé par une absence totale de la production d’insuline mais par le fait que ces personnes ne parviennent pas à utiliser e cacement l’insuline qu’elles produisent.
Il peut être accéléré par des facteurs liés au style de vie (absence d’activité physique régulière, une alimentation non équilibrée, etc).
Son traitement repose essentiellement sur une modification du style de vie, basé sur une alimentation faible en graisse et en sucre, une augmentation de l’activité physique, des médicaments par voie orale et parfois des injections d’insuline.

2. Manifestations du diabète de type 1
Le diabète de type 1 ne se manifeste pas toujours de la même façon, avec la même intensité et les enfants ne présentent pas tous les mêmes symptômes.
Les 3 symptômes les plus fréquents sont :
- une fréquence urinaire excessive
- une soif intense
- une perte de poids inhabituelle, malgré une faim exagérée
Mais on peut également voir apparaître les symptômes suivants :
- des difficultés de concentration
- une vision embrouillée
- de l’irritabilité
- de la fatigue, une somnolence
- des nausées et des vomissements
- une odeur particulière de l’haleine (« pomme de reinette »)

3. Traitement
Le traitement doit être personnalisé, individualisé et adapté en fonction des besoins, du rythme quotidien et du développement de chaque enfant et cela tout au long de sa vie.
Le nom « insulinodépendant » indique que les enfants atteints d’un diabète de type 1 doivent quotidiennement s’injecter de l’insuline, et cela durant toute leur vie.
Actuellement, l’insuline ne peut pas se prendre sous formes de pilules, celles-ci étant détruites par le système digestif.
Le seul traitement efficace à ce jour consiste à s’administrer de l’insuline sous la peau (en sous-cutané), soit par stylos injecteurs, seringues à insuline ou pompe à insuline.
Le but du traitement d’insuline est de maintenir un taux de glycémie (taux de sucre dans le sang) entre 70 et 170 mg/dl.
La dose d’insuline doit être adaptée en fonction du taux de glycémie, de l’activité physique prévue et/ou réalisée et de l’alimentation.
4. La mesure de la glycémie capillaire
La glycémie capillaire est une méthode permettant de mesurer la glycémie, c’est-à-dire la teneur de sucre dans le sang. C’est un élément essentiel dans le traitement du diabète de type 1.
La mesure se fait grâce à un petit appareil qu’on appelle «lecteur de glycémie» et que l’enfant est supposé avoir toujours sur lui.

Idéalement la valeur de la glycémie chez l’enfant diabétique devrait se situer entre 70 et 170 mg/dl. Toutefois, ces valeurs varient de façon normale au cours de la journée.
Comment calculer une glycémie capillaire?
Il faut d’abord prélever une goutte de sang. Le prélèvement du sang se fait avec un auto-piqueur. La goutte de sang est ensuite approchée contre une bandelette du lecteur de glycémie.
En pratique, omment ça marche?
1. Préparer le matériel pour faire une glycémie capillaire.

2. Important : il faut veiller à ce que l’enfant se soit lavé les mains et qu’il les ait bien séchées. Sinon, on risque de faux résultats.

3. Ensuite, il faut piquer sur le côté du doigt et de préférence pas sur le bout du doigt.

4. Mettre la bandelette en contact avec la goutte de sang.

5. Lire la valeur de la glycémie et la noter dans le carnet d’autosurveillance de l’enfant. En cas de doute ou de question, n’hésitez pas à contacter les parents.

6. Enfin, il est important de ranger le matériel et de jeter les produits utilisés dans un conteneur destiné à cet effet. Demandez aux parents de vous fournir ce récipient.

Recommandations
La glycémie capillaire doit être prise :
- avant chaque repas (éventuellement la collation)
- en cas d’hypoglycémie (voir onglet Complications)
- avant une activité physique (voir onglet Complications)
Spécificités pour un enfant du fondamental
Les enfants de ce groupe d’âge ont en général une meilleure compréhension de leur diabète et des différentes mesures à prendre pour ce qui est du traitement.
Ils ressentent aussi de plus en plus le besoin d’acquérir de l’autonomie par rapport à la gestion de leur diabète.
Info pratique : Même si la responsabilité revient aux parents, rien ne vous empêche en tant que personnel enseignant et/ou éducatif de proposer votre aide en cas de besoin. En cas de doute, n’hésitez pas à en faire part aux parents.
Pour ce qui est de la mesure de la glycémie, les enfants sont, en général, en mesure de l’effectuer seul. Toutefois, la supervision par le personnel enseignant et/ou éducatif peut s’avérer nécessaire.
Info pratique : En tant que personnel enseignant et/ou éducatif, nous vous recommandons de superviser l’enfant lors des mesures de glycémie et ceci sous la responsabilité et l’autorisation formelle des parents ou autre personne responsable de l’enfant. En cas de doutes n’hésitez pas à contacter les parents de l’enfant.
5. L'insuline
Q'est-ce que c'est ?
L’insuline est une hormone produite par le pancréas et indispensable au bon fonctionnement de toutes les cellules du corps. Elle permet au corps de réguler la glycémie en permettant le passage du glucose dans les cellules et sa transformation en énergie.
Comment est-ce qu'on l'utilise ?
Le traitement insulinique individualisé d’un enfant atteint d’un diabète de type 1 consiste principalement en un schéma de plusieurs injections d’insuline par jour, ou à porter une pompe à insuline.
À quelle dose ?
La dose nécessaire d’insuline sera déterminée par le médecin traitant en coopération avec les parents et leur enfant.
Cette dose d’insuline peut varier d’un jour à l’autre, et elle doit être adaptée en fonction :
- du repas prévu
- du taux de glycémie mesuré avant le repas
- d’une éventuelle activité physique prévue et/ou réalisée.
L’insuline est injectée sous la peau dans ce que l’on appelle le « tissu sous-cutané profond » (pas dans le muscle), soit par plusieurs injections journalières soit par pompe à insuline.
Comment l'administrer ?


Spécificités pour les enfants en âge préscolaire
À cet âge, les enfants ne sont pas encore capables de décider de la dose d’insuline à administrer ni à se l’injecter seuls; la supervision d’un adulte est donc nécessaire et indispensable.
Info pratique : En tant que personnel enseignant et/ ou éducatif, vous n’avez pas à décider de la dose d’insuline à administrer. Cette tâche revient exclusivement aux parents et cela en étroite collaboration avec le médecin traitant. Toutefois, nous vous recommandons d’aider l’enfant pour l’administration de l’insuline et de vérifier qu’il s’injecte la bonne dose ; et cela sous la responsabilité et l’autorisation formelle des parents.
Info pratique : Même cette tâche revient principalement aux parents de l’enfant, rien ne vous empêche en tant que personnel enseignant et/ou éducatif de parler à l’enfant. En cas de difficultés ou de doutes n’hésitez pas à en faire part aux parents.