DATE › Mercredi 17 novembre
DATE › Mercredi 17 novembre
Cinquième table ronde organisée à l'occasion d'Octobre Rose au CHL 2021. Au programme: Partenaires aux côtés des patientes touchée par un cancer du sein.
Mme Isabelle Schlammes, vice-présidente Europa Donna Luxembourg et ancienne patiente
Mme Barbara Strehler, psychologue et psychothérapeute, Fondation Cancer
Dr Alexis Lion, FLASS - Fédération Luxembourgeoise des Associations de Sport de Santé
Mme Carrie Cannon, infirmière et présidente asbl Think Pink Lux
Mme Laura Da Silva, infirmière, rédactrice du blog cancer du sein CHL et conseillière en image
Le Professeur Romain Seil, spécialiste en chirurgie orthopédique, médecin travaillant au CHL depuis 17 ans, a été nommé membre d’honneur de l'Académie Nationale de Chirurgie française lors de la séance solennelle qui s'est tenue le 22 septembre dernier à Paris.
Le Prof. Dr Seil rejoint ainsi les quatre autres chirurgiens du CHL déjà membres de l’Académie, à savoir les Drs Juan Azagra, Martine Goergen, Paul Philippe et Jerry Kieffer.
La Direction du CHL félicite le Prof. Dr Seil pour sa nomination.
Héritière de l'Académie Royale de Chirurgie fondée en 1731 par Louis XV, l'Académie Nationale de Chirurgie française s'attache à suivre l’évolution de la profession de chirurgien, les avancées et l’enseignement de la chirurgie, en suivant et diffusant les bonnes pratiques et en accompagnant les changements de plus en plus rapides du savoir et du savoir-faire en la matière. Le Prof Seil est un des rares chirurgiens luxembourgeois reconnu par l'Académie à titre étranger, et rejoint ainsi les rangs des quelque 150 membres étrangers de l'institution.
Le Professeur Seil est internationalement connu et reconnu, notamment pour ses travaux et publications en chirurgie ostéoarticulaire et plus particulièrement en chirurgie mini-invasive des articulations et en orthopédie du sport.

« Mon nom est Romain Seil, j’ai 55 ans, je suis chirurgien orthopédiste au Centre Hospitalier de Luxembourg depuis 2004. Je suis luxembourgeois de naissance, ce qui commence à être suffisamment rare que pour être mentionné. Je suis né à Differdange et j’ai fréquenté le Lycée Hubert Clement à Esch sur Alzette où j’étais d’ailleurs dans la même classe que le Dr. Paul Hedo, chef du service de psychiatrie et le Dr Marc Simon, chef du service des urgences au CHL. Après une année au Cours Universitaire du Luxembourg où j’ai côtoyé notre Directrice médicale, le Dr. Martine Goergen, j’ai été formé à l’Université Catholique de Louvain, puis à l’Université de la Sarre à Homburg, et également brièvement à l’Université de Pittsburgh. Ce parcours de 20 ans à l’étranger - que je ne regrette pour rien au monde - m’a permis d’apprécier les différentes cultures de nos voisins et d’apprendre à connaître différents systèmes de santé.
J’ai toujours été intéressé par la chirurgie orthopédique qui permet de maintenir ou de rétablir la mobilité et l’activité physique de nos patients. Mes premiers contacts avec ce monde remontent à mes années de lycée et de pratique intense du handball où nous étions trop fréquemment confrontés à des blessures graves.
En Allemagne, j’étais formé par le Prof. Dieter Kohn, un des pionniers mondiaux de la chirurgie arthroscopique. Par opposition à la chirurgie ouverte, il s’agit d’une chirurgie mini-invasive, qui a d’abord été développée au genou. Au fil des ans, elle s’est rapidement répandue aux autres grandes articulations. À Homburg, nous étions pionniers dans un grand nombre de ces techniques. Comme l’a décrit le Prof. JA Azagra pour la chirurgie mini-invasive abdominale dans ces mêmes lignes il y a quelques années, au-delà de l’aspect esthétique non négligeable de ce genre de chirurgie pour les patients, cette technique révolutionnaire permet des opérations moins agressives, plus ciblées, permettant un travail plus précis et plus anatomique.
De nos jours, la chirurgie mini-invasive prend une place de plus en plus grande en chirurgie orthopédique. Elle s’étend même aux ostéotomies et à la chirurgie prothétique, non pas par voie arthroscopique, mais malgré tout de façon mini-invasive en n’étant plus obligé de détacher les grands muscles pour atteindre les articulations, mais en les contournant. Outre les avantages cités plus haut, ce type de chirurgie permet une récupération plus rapide pour les patients. Lors de mes années de formation, il n’était pas rare de voir des patients hospitalisés pendant deux semaines après une prothèse de hanche, suivi d’un séjour de quelques semaines en clinique de rééducation. Aujourd’hui, il n’est pas rare de les voir reprendre le travail après ce délai. La durée d’hospitalisation a pu être réduite à quelques jours seulement et une rééducation stationnaire n’est plus nécessaire.

Après ma formation en Allemagne, j’avais le choix de m’établir dans plusieurs pays en Europe. Après 17 années passées au CHL, je peux affirmer que la décision de revenir au Luxembourg était la bonne. Le CHL m’a fait confiance et m’a toujours soutenu dans nos projets de construction d’une équipe internationale qui est unie par le souci d’offrir une médecine de qualité, voire d’excellence à nos patients, par le travail d’équipe et la passion du métier, la créativité et le souci permanent d’aller de l’avant et d’innover. J’adore travailler avec cette équipe et ces consœurs et confrères venant d’horizons différents et œuvrant pour le bien d’une société luxembourgeoise caractérisée par une diversité remarquable et de plus en plus croissante. Je remercie tout un chacun d’entre eux, de même que nos équipes soignantes et de kinésithérapie et enfin nos secrétaires sans qui cela ne serait pas possible.
Le CHL m’a également donné l’opportunité d’allier cette collégialité à la formation des jeunes chirurgiens et chirurgiennes afin de pérenniser la transmission de nos connaissances et de mettre en place des structures de recherche afin de produire un travail scientifique continu. Cette configuration est unique au Luxembourg et correspond au système académique allemand. Contrairement à la France où l’enseignement se fait via l’université et la recherche la plupart du temps en association avec des centres de recherche, en Allemagne elle se fait souvent à l’intérieur et à partir des structures cliniques qui en sont le moteur principal. Grâce à cette structure, nos équipes orthopédiques, traumatologiques et de médecine du sport publient une 50e d’articles scientifiques tous les ans dont certains dans les revues scientifiques les plus réputées de notre domaine. C’est ainsi que des jeunes chirurgiens viennent de nombreux pays européens chez nous pour se former au travail clinique, au travail scientifique, ou les deux en même temps. Il me semble important que le CHL continue à rechercher les moyens afin d’appliquer ce modèle à d’autres services qui le souhaitent.
Je viens d’être nommé membre d’honneur de l’Académie Nationale de Chirurgie en France et plus particulièrement par l’ancien Doyen de la Faculté de Médecine de Nancy, le Prof. Henry Coudane, président de l’Académie en 2020. Je l’avais rencontré lors d’un voyage d’échange entre les Sociétés Germanophones (AGA) et Francophones d’Arthroscopie (SFA) en 1996. L’entretien des contacts établis lors de ce parcours ont notamment résulté dans l’organisation du congrès de la SFA à Luxembourg en 2014. Cette reconnaissance de mes pairs est un très grand honneur. Avec la Présidence de l’ESSKA - qui restera inégalable - et la nomination comme membre d’honneur par plusieurs sociétés savantes nationales en Europe, c’est un des très beaux moments de ma carrière. Je remercie l’Académie de cette confiance que je reçois en toute humilité au vu des grands noms de la chirurgie qui en font et en ont fait partie. C’est un peu la Légion d’Honneur de la Médecine que je viens de recevoir. »





Le Dr Mathieu Duquesne est médecinspécialiste en anesthésie
La stroke unit de niveau II du CHL est une unité d’hospitalisation du service de neurologie, spécialisée dans la prise en charge 24h/24h de patients souffrant d’accident vasculaire cérébral (AVC) avec un déficit neurologique persistant et d’Accidents Ischémiques Transitoires (AIT) avec un déficit rapidement régressif et correspond à des standards internationaux.

Un accident vasculaire cérébral (AVC), aussi appelé attaque cérébrale ou « stroke » en anglais, survient lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau est obstrué, le plus souvent par un caillot de sang, ou lorsqu’un vaisseau sanguin du cerveau se rompt. On parle alors d’accident ischémique cérébral ou d’infarctus cérébral. Cette partie cérébrale en manque de sang ne peut plus fonctionner normalement, et apparaissent, souvent brutalement, les symptômes typiques d’un AVC. Moins souvent (environ 10 % - 15 % des cas), l'AVC est la conséquence de la rupture d’une artère, et le sang qui en est issu détruit le cerveau à son niveau.
Les origines des AVC sont multiples (artère du cou obstruée, embolie provenant du coeur, petite artère cérébrale occluse…), et la recherche en urgence de la cause chez chaque patient est essentielle pour prévenir la récidive et éviter des complications.
Après avoir reçu les premiers soins au service des Urgences, les patients ayant subi un AVC sont hospitalisés au sein de la Stroke Unit du CHL.
Ce service assure un accompagnement optimal aux patients pendant les premiers jours/semaines qui suivent un AVC. Les patients y restent sous l’observation continue (monitoring) d’une équipe pluridisciplinaire spécialisée, qui surveille particulièrement les aspects suivants :
L’équipe pluridisciplinaire spécialisée qui intervient dans la prise en charge de l’AVC/AIT est composée notamment:
L’équipe de la Stroke Unit travaille également en étroite collaboration avec les autres services du CHL, à savoir le service de neuroradiologie, de neurochirurgie, de cardiologie, de chirurgie vasculaire, de réanimation, de diabétologie et de rééducation.

Dans un contexte de bonne collaboration, les autres hôpitaux du pays transfèrent régulièrement des patients au CHL lorsqu’un traitement par thrombectomie est nécessaire.
Dès l’arrivée aux urgences du CHL pour une suspicion d’AVC, le patient est examiné par le médecin neurologue. Plusieurs examens seront immédiatement réalisés afin de déterminer la cause de l’attaque cérébrale et de localiser la région atteinte. Pour permettre de poser un diagnostic précis, une imagerie cérébrale est effectuée (IRM ou scanner). D’autres examens complémentaires peuvent s’avérer nécessaires (écho-doppler, échographie cardiaque…).
Des soins adaptés seront ensuite initiés en fonction de l’origine de l’accident vasculaire cérébral et de ses causes. Pour ces patients, plus vite sont instaurées des mesures thérapeutiques, meilleurs sont les pronostics de survie et les chances de récupération.

Deux principales approches sont possibles afin de rétablir le flux sanguin cérébral : sous certaines conditions, le vaisseau bouché pourra être rouvert par un traitement appelé la thrombolyse (traitement médicamenteux pour dissoudre le caillot - ce traitement est possible uniquement dans les quatre heures et demi après le début des symptômes et selon l’état du patient) ou la thrombectomie (acte de neuroradiologie interventionnelle permettant d’extraire le caillot de sang grâce à un cathéter ; ce traitement doit se faire, en général, dans les 6 heures qui suivent l’AVC).
Selon les cas, des médicaments comme des anti-agrégants plaquettaires qui empêchent la formation de caillots (aspirine par exemple) ou des anticoagulants sont aussi administrés.
L’équipe de la Stroke Unit a pour objectif d’éviter les complications et de stabiliser les patients, de tout mettre en oeuvre pour que la récupération se fasse au plus vite, puis de réorienter les personnes en fonction des séquelles éventuelles.
La rééducation du patient commence le plus rapidement possible, dès que son état de santé le permet. Elle dépend de l’importance de ses atteintes (hémiplégie, hémiparésie, troubles de mémoire, difficultés à déglutir, etc.) et augmente en intensité au fur et à mesure que l’état du patient s’améliore.
Elle débute au sein de la Stroke Unit et peut se poursuivre, si besoin, dans un centre de rééducation. Elle vise le rétablissement et/ou le maintien de l’autonomie du patient.
Pour minimiser le risque de nouvel accident vasculaire cérébral, le patient est également sensibilisé aux divers facteurs de risque "modifiables", comme le tabagisme, la surcharge pondérale ou encore la sédentarité. Le cas échéant, un traitement médicamenteux sera instauré lequel devra être poursuivi après la phase d’hospitalisation : hypertension artérielle, hypercholestéroléme, diabète, etc.
Lorsque l’état du patient s’est stabilisé et que tous les examens ont été réalisés, le patient peut quitter l’hôpital. Les possibilités de sortie sont discutées au sein de l’équipe pluridisciplinaire ensemble avec le patient et/ou la famille/les proches. L’âge du patient, sa situation personnelle et ses capacités physiques y sont pris en compte.
Si la situation le permet, le patient peut donc retourner à son domicile (avec éventuellement des soins de rééducation et/ou des soins infirmiers en ambulatoire). Si le retour au domicile n’est pas possible, le patient peut être pris en charge dans un centre de rééducation ou une maison de repos et de soins.
Le Groupe Sein du CHL Kriibszentrum s’est vu récemment accorder la certification "European Cancer Centre" de la Deutsche Krebsgesellschaft (DKG) en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INC). Cette distinction internationale reconnaît la qualité et la sécurité des soins pluridisciplinaires pour la prise en charge du cancer du sein.
Avec plus de 400 nouveaux cas diagnostiqués par an, le cancer du sein demeure de loin le plus fréquent des cancers féminins à Luxembourg. Pour assurer une prise en charge holistique et complète des patientes dès le diagnostic de cancer, une filière dédiée à la prise en charge du cancer du sein (appelée « Groupe Sein ») a été créée au CHL au sein de son Kriibszentrum. Le Groupe Sein du CHL réunit une équipe pluridisciplinaire (gynécologues, oncologues, radiologues/sénologues, chirurgiens plasticiens, « breast care nurses », psychologues, assistantes sociales,…), ainsi que du matériel technologique de pointe pour diagnostiquer, traiter et effectuer un suivi à long terme du cancer du sein. Le blog du Groupe Sein (http:// www.cancerseinchl.lu) joue également un rôle pivot dans l’information, l’accompagnement et sert de plateforme d’échange avec les patientes concernées par un cancer du sein et leurs proches. Il vise à donner des conseils pratiques et utiles qui peuvent concerner les femmes pendant et après leur parcours de prise en charge.
Le Groupe Sein-CHL, reconnu comme un centre d’excellence dans le domaine de la prise en charge du cancer du sein, bénéficie aujourd’hui d’un label de qualité délivré par la Société allemande de cancérologie (Deutsche Krebsgesellschaft – DKG) en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INC). Dr Caroline Duhem, oncologue spécialisée dans le cancer du sein, au CHL s’en réjouit : « Cette accréditation internationale - pour laquelle nous avons dû respecter les 97 items du cahier des charges garantit à notre filière le plus haut niveau d’exigences en termes de qualité et d’homogénéité de prise en charge, de traitement et de suivi des patientes. »
Après un long travail de préparation, en particulier de documentation, l’équipe pluridisciplinaire du Groupe Sein a reçu ces 12 et 13 avril 2021 la visite de deux médecins-auditeurs mandatés par la DKG qui ont revu en détail tous les aspects du parcours des patientes traitées dans notre hôpital. Les auditeurs ont particulièrement porté attention à l'approche pluridisciplinaire structurée, centrée sur la patiente mais aussi à la qualité et à la centralisation de l'approche chirurgicale.
Quelques exemples de critères qualitatifs et quantitatifs exigés dans le cahier des charges pour lesquels le Groupe Sein du CHL a dû répondre :
« Cette certification nous a donné non seulement la possibilité de nous comparer à d’autres centres internationaux dédiés au cancer du sein, mais aussi de montrer notre volonté d’améliorer continuellement notre prise en charge des patients et d’appliquer des standards internationaux de qualité et de sécurité des soins. », précise le Dr Duhem.
Lors de la visite d’accréditation, les auditeurs ont été particulièrement impressionnés par les compétences spécifiques des deux « breast care nurses » de l’équipe pluridisciplinaire du Groupe Sein du CHL. Dr Duhem : « au CHL, la breast care nurse est une infirmière spécialisée dans le domaine du cancer du sein qui, outre les soins classiques, coordonne tout le parcours de soins des patientes (exemples : accompagnement préopératoire, surveillance de la compliance aux traitements oraux,…). Elle est une interlocutrice privilégiée, qui se tient à la disposition des patientes et de leurs proches pour toute question liée à la prise en charge, dès l’annonce de la maladie et tout au long du parcours de soins pour leur permettre de faire face au mieux à la maladie. La Breast Care Nurse accompagne individuellement chaque patiente confrontée au cancer du sein, ainsi que son entourage, en leur apportant soutien et informations.
Tout au long de la démarche d'accréditation, l'équipe médico-soignante a pu bénéficier du précieux support de la cellule qualité du CHL, ainsi que de partenaires extérieurs tels que le Centre François Baclesse et le Laboratoire National de Santé. Dr Duhem : « nous tenons à chaleureusement remercier toutes les personnes qui se sont investies dans ce processus long et fastidieux, qui vient récompenser de nombreuses années de travail et de collaboration dans un souci quotidien de qualité au service des patientes atteintes de cancer du sein. »
Cette accréditation "European Cancer Centre" est valable pour une période de 18 mois; une demande devra donc être réintroduite en octobre 2022.
Pour atteindre ce nouvel objectif de ré-accréditation, le Groupe Sein du CHL devra répondre à certaines exigences requises dans le cahier des charges, parmi lesquelles :
Quoi qu’il en soit, le travail accompli pour obtenir cette certification "European Cancer Centre" devrait permettre de faciliter les démarches ultérieures de certification dans d’autres domaines de l’oncologie au CHL.
Ce mercredi 20 octobre, le CHL s'est mis aux couleurs d'Octobre Rose pour sensibiliser au dépistage et récolter des dons pour lutter contre le cancer du sein, celui qui touche le plus les femmes.
Le CHL paré de rose, stands de sensibilisation, vente de rubans roses, distribution de masques roses, activités sportives au CHL'Fit... ce mercredi 20 octobre, tout le CHL s'est mobilisé pour cette édition 2021 d'Octobre Rose.






























































Le Groupe Sein du CHL Kriibszentrum s’est vu récemment accorder la certification "European Cancer Centre" de la Deutsche Krebsgesellschaft (DKG) en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INC). Cette distinction internationale reconnaît la qualité et la sécurité des soins pluridisciplinaires pour la prise en charge du cancer du sein.
Avec plus de 400 nouveaux cas diagnostiqués par an, le cancer du sein demeure de loin le plus fréquent des cancers féminins à Luxembourg. Pour assurer une prise en charge holistique et complète des patientes dès le diagnostic de cancer, une filière dédiée à la prise en charge du cancer du sein (appelée « Groupe Sein ») a été créée au CHL au sein de son Kriibszentrum. Le Groupe Sein du CHL réunit une équipe pluridisciplinaire (gynécologues, oncologues, radiologues/sénologues, chirurgiens plasticiens, « breast care nurses », psychologues, assistantes sociales,…), ainsi que du matériel technologique de pointe pour diagnostiquer, traiter et effectuer un suivi à long terme du cancer du sein. Le blog du Groupe Sein (http:// www.cancerseinchl.lu) joue également un rôle pivot dans l’information, l’accompagnement et sert de plateforme d’échange avec les patientes concernées par un cancer du sein et leurs proches. Il vise à donner des conseils pratiques et utiles qui peuvent concerner les femmes pendant et après leur parcours de prise en charge.
Le Groupe Sein-CHL, reconnu comme un centre d’excellence dans le domaine de la prise en charge du cancer du sein, bénéficie aujourd’hui d’un label de qualité délivré par la Société allemande de cancérologie (Deutsche Krebsgesellschaft – DKG) en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INC). Dr Caroline Duhem, oncologue spécialisée dans le cancer du sein, au CHL s’en réjouit : « Cette accréditation internationale - pour laquelle nous avons dû respecter les 97 items du cahier des charges garantit à notre filière le plus haut niveau d’exigences en termes de qualité et d’homogénéité de prise en charge, de traitement et de suivi des patientes. »
Après un long travail de préparation, en particulier de documentation, l’équipe pluridisciplinaire du Groupe Sein a reçu ces 12 et 13 avril 2021 la visite de deux médecins-auditeurs mandatés par la DKG qui ont revu en détail tous les aspects du parcours des patientes traitées dans notre hôpital. Les auditeurs ont particulièrement porté attention à l'approche pluridisciplinaire structurée, centrée sur la patiente mais aussi à la qualité et à la centralisation de l'approche chirurgicale.
Quelques exemples de critères qualitatifs et quantitatifs exigés dans le cahier des charges pour lesquels le Groupe Sein du CHL a dû répondre :
« Cette certification nous a donné non seulement la possibilité de nous comparer à d’autres centres internationaux dédiés au cancer du sein, mais aussi de montrer notre volonté d’améliorer continuellement notre prise en charge des patients et d’appliquer des standards internationaux de qualité et de sécurité des soins. », précise le Dr Duhem.
Lors de la visite d’accréditation, les auditeurs ont été particulièrement impressionnés par les compétences spécifiques des deux « breast care nurses » de l’équipe pluridisciplinaire du Groupe Sein du CHL. Dr Duhem : « au CHL, la breast care nurse est une infirmière spécialisée dans le domaine du cancer du sein qui, outre les soins classiques, coordonne tout le parcours de soins des patientes (exemples : accompagnement préopératoire, surveillance de la compliance aux traitements oraux,…). Elle est une interlocutrice privilégiée, qui se tient à la disposition des patientes et de leurs proches pour toute question liée à la prise en charge, dès l’annonce de la maladie et tout au long du parcours de soins pour leur permettre de faire face au mieux à la maladie. La Breast Care Nurse accompagne individuellement chaque patiente confrontée au cancer du sein, ainsi que son entourage, en leur apportant soutien et informations.
Tout au long de la démarche d'accréditation, l'équipe médico-soignante a pu bénéficier du précieux support de la cellule qualité du CHL, ainsi que de partenaires extérieurs tels que le Centre François Baclesse et le Laboratoire National de Santé. Dr Duhem : « nous tenons à chaleureusement remercier toutes les personnes qui se sont investies dans ce processus long et fastidieux, qui vient récompenser de nombreuses années de travail et de collaboration dans un souci quotidien de qualité au service des patientes atteintes de cancer du sein. »
Cette accréditation "European Cancer Centre" est valable pour une période de 18 mois; une demande devra donc être réintroduite en octobre 2022.
Pour atteindre ce nouvel objectif de ré-accréditation, le Groupe Sein du CHL devra répondre à certaines exigences requises dans le cahier des charges, parmi lesquelles :
Quoi qu’il en soit, le travail accompli pour obtenir cette certification "European Cancer Centre" devrait permettre de faciliter les démarches ultérieures de certification dans d’autres domaines de l’oncologie au CHL.
Quatrième table ronde organisée à l'occasion d'Octobre Rose au CHL 2021. Au programme: Soins de support et suivi post-oncologique dans la cas d'un cancer du sein.
Mme Audrey Benoist, breast care nurse, CHL
Mme Marie Dewulf, esthéticienne, CHL
Mme Vanessa Grandjean, psychologue groupe sein, CHL
Mme Laura Da Silva, infirmière, rédactrice du blog cancer du sein CHL et conseillère en image
Découvrez ici la table ronde 1 : "Dépistage, diagnostic et annonce du cancer du sein"
Découvrez ici la table ronde 2 : "Les traitements du cancer du sein".
Table ronde 5: Partenaires aux côtés des patientes
La lombalgie chronique est la continuité d’une lombalgie aiguë qui n’a pas été prise en charge. Les douleurs lombaires sont considérées comme « chroniques » lorsqu’elles perdurent depuis plus de 3 à 6 mois. Leurs répercussions dans la vie quotidienne de celles et ceux qui en souffrent peuvent être conséquentes. On sait que les douleurs chroniques vont considérablement impacter la vie professionnelle ainsi que la vie personnelle des patients.
Cela peut aller de simples difficultés à réaliser les tâches et activités professionnelles quotidiennes, aux différents conflits que ces difficultés vont engendrer avec les collègues ou la hiérarchie, ou encore, dans les cas les plus graves, à la désinsertion professionnelle associée et la remise en cause de l’avenir professionnel, la perte d’emploi et la perte des revenus.
Dans le contexte des douleurs chroniques, on retrouve également chez les patients des troubles émotionnels importants (stress, anxiété, dépression,…) qui peuvent être une conséquence des douleurs mais qui vont devenir une des causes de leur chronicisation, dans un véritable cercle vicieux.
On retrouve également fréquemment multitude de comportements et d’attitudes inappropriés qui vont progressivement plonger le patient dans une attitude passive et favoriser son isolement qu’il soit professionnel, social voire familial. Les patients atteints de douleur chronique sont en effet souvent sujets à la kinésiophobie, c’est-à-dire avoir tendance à éviter certaines activités par peur d’avoir mal, ou encore au catastrophisme, une attitude pessimiste qui consiste à penser qu’un mal de dos anodin risque d’entrainer un danger ou un handicap grave.
« Toutes ces attitudes vont induire un comportement passif des patients qui seront dans l’attente d’un traitement miracle. En tant que professionnel de la santé, notre rôle est de dépister et de prendre en charge ce type de comportements de façon précoce. », souligne le Dr Charles-Aymeric Rimlinger, médecin au Centre de traitement de la douleur du CHL.
Lors de tout syndrome douloureux chronique, avec des douleurs qui vont persister au-delà de 3 à 6 mois, une prise en charge pluridisciplinaire est fortement indiquée. La persistance des douleurs va pouvoir être étudiée selon un modèle bio-psycho-social par le biais d’une évaluation approfondie des différents mécanismes douloureux par plusieurs professionnels.
Chaque patient est différent. Dans le cadre de la lombalgie chronique, la prise en charge proposée diffère énormément selon qu’il s’agisse d’une lombalgie commune chronique, d’un patient ayant bénéficié de plusieurs chirurgies rachidiennes, ou d’une lombalgie associée à une maladie rhumatologique. Les mécanismes douloureux mis en cause seront différents et les propositions de traitement vont donc différer. Les propositions thérapeutiques proposées vont également intégrer et prendre en compte le retentissement psychique, le retentissement physique ainsi que les éventuelles limitations voire le handicap, ainsi que les répercussions dans le cadre professionnelle mais également le retentissement familial.
Au Centre de traitement de la douleur du CHL, le patient bénéficie d’une évaluation pluridisciplinaire. Dr Rimlinger :« La douleur du patient est systématiquement évaluée lors d’un bilan initial par une infirmière spécialisée en douleur, un médecin algologue et une psychologue. Le recours à l’assistante sociale mais également à l’avis du médecin rééducateur est également fréquent en fonction de la problématique. Au décours de cette évaluation initiale, un projet de soins personnalisé est ensuite proposé au patient. »
La prise en charge pluridisciplinaire du patient douloureux chronique permet de dépister non seulement les facteurs d’amplification de la douleur (stress, manque d’activité physique…) mais aussi les différentes ressources du patient et ses attentes afin de pouvoir agir sur elles, et favoriser ainsi une bonne prise en charge de la douleur. La place de la médecine physique et de la réadaptation est fondamentale dans la prise en charge des patients qui souffrent d’une lombalgie. Dr Rimlinger : « Il est important de limiter au maximum la place du repos et d’encourager plutôt une reprise précoce des activités de la vie quotidienne et de la vie professionnelle. Notre rôle, en tant que professionnels de la santé, est aussi parfois de stimuler ou d’accompagner les patients afin de permettre cette reprise progressive. »
Dr José Azzolin (Médecine Physique au CHL) confirme : « les patients douloureux chroniques ont souvent un dés entraînement physique avec une fonte de masse musculaire et osseuse, un raidissement progressif et une diminution des capacités fonctionnelles. C’est pourquoi nous réalisons des bilans en rééducation dans le but de pouvoir ré entraîner le patient, le réassouplir et lui permettre de reprendre une activité professionnelle. »
Dr Rimlinger insiste : « On ne pourra jamais promettre au patient de stopper complètement sa douleur chronique. Par contre, selon son contexte clinique, on pourra lui certifier de la soulager en partie. Notre principal objectif est de faire en sorte que la douleur du patient soit supportable et que sa vie quotidienne soit le moins impactée par sa douleur. »
Nous avons accès aujourd’hui à une meilleure compréhension des mécanismes douloureux, ce qui donne une bonne place à la médecine de la douleur. Et cette meilleure compréhension des mécanismes douloureux est fondamentale car elle permet de mieux dépister et de proposer une meilleure prise en charge thérapeutique, notamment aux patients douloureux chroniques.
La prise en charge de la douleur chronique repose sur l’association de moyens thérapeutiques, qu’ils soient médicamenteux ou non. En effet, le traitement miracle n’existe pas en douleur chronique.
Dr Rimlinger : « Lorsque les douleurs ont tendance à se chroniciser, les antidouleurs classiques ont finalement peu de place dans les propositions thérapeutiques. Les opiacés forts sont plutôt à déconseiller dans la plupart des syndromes douloureux chroniques. »
On utilise souvent en association des traitements médicamenteux dits « neuromodulateurs » qui vont modifier la transmission des signaux nerveux douloureux. Il s’agit de certains antiépileptiques ou antidépresseurs. Les traitements locaux (emplâtres de lidocaïne, patchs de capsaïcine) font également partie du panel thérapeutique. Ces traitements nécessitent toutefois une expertise médicale et ne peuvent agir efficacement sur tous les types de douleur.
La neurostimulation électrique transcutanée (TENS) est également une alternative intéressante dans la prise en charge des patients douloureux chroniques comme alternative non médicamenteuse. Cette méthode nécessite toutefois, pour qu’elle soit efficace, d’accompagner le patient et de l’éduquer à son utilisation de façon à ce qu’il puisse ensuite l’utiliser de façon efficace dans son quotidien.
Les méthodes non médicamenteuses ont également une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de la prise en charge de la douleur chronique. Elles sont diverses et variées. On peut citer par exemple la relaxation, la sophrologie, le yoga, l’activité physique adaptée ou encore l’hypnose. Ces méthodes sont efficaces pour atténuer la douleur chronique car elles vont généralement permettre au patient de mieux contrôler et moduler par lui-même ses douleurs.
Les douleurs radiculaires sont dues en général à la compression d’un nerf rachidien, consécutive à une hernie discale ou un canal lombaire étroit.
Trois signes d’alarme amènent souvent les patients à consulter :
Lors de l’anamnèse, plusieurs questions sont posées au patient :
L’examen clinique s’appuie sur plusieurs éléments :
Dans de plus rares cas, des examens spécifiques peuvent être réalisés (toucher rectal, résidu urinaire avec échographie…).
Il faut tout d’abord différencier les patients qui viennent avec des douleurs radiculaires simples, de ceux qui viennent en consultation avec des signes d’alarme car le traitement envisagé ne sera pas identique.
En absence de signes d’alarme, un traitement conservateur sera préconisé. Le traitement débutera avec la prescription d’antalgiques (respectivement d’anti-inflammatoires), de la kinésithérapie (en mode graduel) et d’une mobilisation douce.
Dr Christophe Berthold, médecin spécialiste en Neurochirurgie au CHL : « en général, on recommande aux patients de se mobiliser le plus rapidement possible, par exemple en faisant une petite marche. Il faut également veiller à ce qu’ils ne fassent pas trop d’effort (jardinage, tondre la pelouse…) et qu’ils ne restent pas trop longtemps assis. Si pas ou peu d’améliorations des symptômes, on pourra alors se tourner vers des infiltrations locales (soit péridurales soit péri-radiculaires). »
Les lombalgies inflammatoires se rencontrent souvent chez les patients atteints de sponlydoarthropathie, c’est-à-dire d’un rhumatisme inflammatoire touchant non seulement le rachis mais également les articulations et les tendons périphériques. Dr Claudine Wirth, rhumatologue au Centre Hospitalier de Luxembourg : « Une lombalgie inflammatoire n’est pas forcément synonyme de sponlydoarthropathie. Il faut donc pouvoir éliminer, dans un premier temps, une cause nécessitant une prise en charge urgente (par exemple, une infection). »
Les personnes souffrant de lombalgies inflammatoires ont souvent eu un retard de diagnostic. Cela s’explique par deux raisons. D’une part, les symptômes ne sont pas toujours caractéristiques d’emblée, et sont parfois attribués à un autre évènement particulier ou à une autre pathologie. D’autre part, les résultats de l’imagerie médicale, y compris de l’IRM, mieux : peuvent être négatifs au début de la maladie. Cela signifie que les examens médicaux ne montrent pas encore de signes de la maladie alors que les patients ont déjà des symptômes.
Le diagnostic passe d’abord par une anamnèse et un examen clinique soigneux. Les examens paracliniques, comme par exemple des examens de laboratoire (recherche dans la prise de sang du gène HLAB27 et des paramètres inflammatoires) servent à la fois à exclure d’autres pathologies et à confirmer le diagnostic. Des examens d’imagerie permettront également d’évoquer le diagnostic. L’examen le plus utile sera l’IRM des articulations sacro-iliaques. Parfois, le scanner sera nécessaire pour confirmer le diagnostic. Dr Wirth précise : « La radiographie standard ne devient positive que bien plus tard dans l’évolution de la maladie. Dans les formes débutantes, cet examen diagnostique ne sert plutôt qu’à exclure d’autres maladies. Malgré tous ces moyens plus ou moins sophistiqués, il restera des cas où le diagnostic ne sera confirmé qu’au bout de quelques mois ou années. S’il existe toujours une suspicion clinique, c’est-à-dire lorsque le patient a toujours les mêmes plaintes alors que tout le bilan était négatif la première fois, le médecin reprogrammera une IRM au bout de 6 mois. »
Les lombalgies inflammatoires affectent typiquement des patients assez jeunes, et davantage les hommes que les femmes. Les douleurs commencent habituellement avant l’âge de 45 ans. Lorsqu’elles surviennent vers l’âge de 70-75 ans, d’autres causes sont à rechercher.
Les symptômes évocateurs d’une lombalgie inflammatoire sont des douleurs nocturnes et une raideur matinale prolongée. Les douleurs inflammatoires s’améliorent lorsque le patient est en mouvement. Parfois, elles sont associées à des douleurs articulaires ou tendineuses ou à des signes extra-articulaires (cutanés, digestifs, …). « Chacun des symptômes est évocateur, mais le diagnostic ne devient évident que lorsque l’on a un faisceau d’éléments cliniques et paracliniques. », souligne Dr Wirth.
La prise en charge médicale associera un traitement symptomatique, par exemple un anti-inflammatoire non stéroïdien, de la kinésithérapie, des mesures d’hygiène de vie ainsi qu’un suivi du patient. Dr Wirth : « La majorité des patients souffrant de sponlydoarthropathie sont souvent bien soulagés par les séances de kinésithérapie et la prise de médicaments anti-inflammatoires. Un certain nombre d’entre eux bénéficieront de ce que l’on appelle une biothérapie, c’est-à-dire d’un médicament administré le plus souvent sous forme d’injection produit à base de cellules vivantes, et qui agit de façon très ciblée sur une cellule ou un médiateur responsable de l’inflammation. Cette prise en charge permet de ralentir ou de stopper l’évolution de la maladie, sans toutefois la guérir. On dit que le médicament est suspensif, c’est-à-dire que si on l’arrête, le mal de dos risque de réapparaitre. »
Les lombalgies aspécifiques, également souvent appelées « lombalgies communes » au Luxembourg, sont des douleurs au dos qui n’ont pas de signes cliniques clairement identifiés. Contrairement aux lombalgies spécifiques qui ont, quant à elles, une origine précise (traumatisme, maladie sous-jacente).
Plusieurs causes peuvent expliquer l’apparition des lombalgies aspécifiques : problèmes musculaires ou ligamentaires, arthrose, affaissement des disques intervertébraux, problèmes d’articulations (sacro-iliaque, hanche, symphyse pubienne), tendinopathies d’insertion, etc.
Les lombalgies spécifiques peuvent être dues à :
Les lombalgies communes débutent souvent de manière insidieuse, leur évolution est progressive. Elles sont souvent liées à une mauvaise posture, au manque d’activité physique, au stress ou encore à l’arthrose. « On estime qu’environ 9 personnes sur 10 souffriront un jour de lombalgie au cours de leur vie. En France, les lombalgies sont la 2e cause de consultation médicale et la 3e cause de mise en invalidité. Au Luxembourg, les chiffres obtenus entre 2016 et 2018 montrent que 8,29% de la population est concernée par des douleurs lombaires avec une durée moyenne de 20 jours par épisode. », précise Dr José Azzolin (Médecine Physique au CHL).
Pour les lombalgies communes, la réalisation des examens médicaux est réservée essentiellement aux lombalgies subaiguës et aux lombalgies chroniques.
Une prise en charge urgente et des examens diagnostiques poussés seront requis :
La majorité des lombalgies s’estompent généralement d’elles-mêmes en deux à quatre semaines. En cas de lombalgie aiguë (commune – sans déficit neuromoteur), l’hospitalisation n’est pas indiquée. Le médecin recommandera au patient de respecter une période de repos de 2-3 jours, puis de recommencer à se mobiliser éventuellement avec l’aide de médicaments analgésiques (paracétamol) et/ou anti-inflammatoires (stéroïdiens ou non stéroïdiens si besoin) qui permettront d’atténuer la douleur et de passer le cap aigu. Si la guérison tarde, des séances de kinésithérapie et des investigations diagnostiques lui seront proposées. Dr Azzolin : « En cas d’évolution trainante vers une lombalgie subaiguë ou chronique, les traitements seront certainement plus invasifs. À la prise en charge diagnostique (radiographies, scanner, éventuellement IRM), on associera une prise en charge pluridisciplinaire (acupuncture, mésothérapie, physiothérapie, séances avec une psychologue, séances de kinésithérapie plus ciblées et réalisées à l’hôpital…). Si la lombalgie perdure encore, le patient se verra proposer une prise en charge pluridisciplinaire plus développée encore avec le recours à une assistante sociale, à l’école du dos ou une clinique de la douleur entre autres. »
Nous n’avons qu’un dos, protégeons-le.
Pour réduire votre risque de souffrir un jour d’une lombalgie :
L’ostéoporose est une maladie osseuse généralisée très fréquente, caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une altération de la microarchitecture de l’os. Cette affection entraine une fragilisation du squelette, ce qui augmente le risque de fractures. L’ostéoporose s’observe surtout chez la femme après la ménopause. C’est pourquoi, les tassements vertébraux liés à l’ostéoporose sont généralement plus fréquents chez la personne âgée.
Un tassement vertébral se manifeste généralement par une douleur d’installation brutale, qui survient le plus souvent après un effort de soulèvement ou après une chute. Parfois, les douleurs peuvent s’installer de façon insidieuse ou de façon différée par rapport à l’évènement déclencheur. Dansd’autres cas encore, les tassements vertébraux ne donnent pas de symptômes et sont découverts de manière fortuite, par exemple sur une radiographie réalisée à l’occasion d’une pneumonie.
Les complications des tassements vertébraux sont essentiellement des douleurs au long cours, en raison des déformations de la colonne vertébrale qu’ils entrainent. Contrairement aux tassements dus à des tumeurs ou à des métastases, les tassements ostéoporotiques ne se compliquent que très rarement de la compression d’un nerf ou de la moelle osseuse.
L’examen clinique est peu spécifique. Le plus important est de déterminer l’origine du tassement vertébral : une ostéoporose ? une infection ? une tumeur ou une métastase ?
Dr Claudine Wirth, rhumatologue au Centre Hospitalier de Luxembourg : « Si le patient ressent de la douleur au moindre mouvement, il sera important d’exclure une compression nerveuse par un examen neurologique soigneux. Face à des antécédents de cancer, une perte de poids inexpliquée, de la fièvre, des examens de laboratoire permettront d’orienter le diagnostic et d’exclure une autre cause (notamment cancéreuse). C’est le cas également des examens d’imagerie (radiographie, scanner et IRM). Il faut savoir que l’IRM est l’examen diagnostique le plus important à réaliser en cas de doute sur le diagnostic car il permet de voir si le tassement est récent ou ancien, et d’orienter ainsi la prise en charge thérapeutique. »
Dr Christophe Berthold, médecin spécialiste en Neurochirurgie au CHL, précise : « L’IRM possède une séquence spéciale, que l’on appelle STIR, et qui permet de voir la présence d’un oedème au niveau du corps vertébral. L’oedème est la preuve que le tassement vertébral est récent et qu’un traitement chirurgical pourra être envisagé. En l’absence de cette séquence STIR, le patient ne sera pas traité de façon chirurgicale. C’est le cas également lorsque le patient ne ressent aucune douleur, alors que l’on peut observer un oedème à l’IRM. Les traitements chirurgicaux (vertébroplastie et kyphoplastie) sont en effet réservés uniquement aux patients dont le tassement vertébral est récent et qui gardent des douleurs au bout de quelques semaines.
La prise en charge médicale comportera un traitement des douleurs qui, généralement, vont durer entre 6 et 8 semaines. Dr Wirth : « Nous devons bien expliquer d’emblée au patient que la douleur va persister durant ce laps de temps. Selon le degré du tassement vertébral, son caractère récent ou non, ses répercussions dans la vie quotidienne, un corset sera proposé au patient. Il faudra y associer un traitement causal de l’ostéoporose pour éviter la survenue de nouvelles fractures. Ce traitement comportera une alimentation riche en calcium, de la vitamine D, et dans la plupart du temps aussi un médicament qui limite la résorption osseuse. Enfin, dans la prise en charge, on proposera au patient des séances de kinésithérapie comprenant des exercices de renforcement musculaire en extension, des exercices d’équilibre et de balance qui contribueront à faire diminuer les douleurs et surtout les risques de chute. L'ostéoporose est une maladie sous-traitée dans notre pays. Après une fracture ostéoporotique, il sera donc important de faire un bilan, et de mettre en route un traitement pour prévenir d’autres fractures. Sans cela, il est fréquent que d’autres fractures surviennent, surtout au cours des deux premières années qui suivent l’apparition d’une première fracture. »
Tassements vertébraux et chirurgie
Le traitement de l’ostéoporose est toujours envisagé en première intention. La chirurgie est quant à elle utilisée en seconde intention.
Les techniques chirurgicales proposées aux patients :
« Les fractures instables sont rares et sont en général traitées par ostéosynthèse. En raison de l’ostéoporose, il existe toutefois un risque de dislocation du matériel. », note Dr Berthold.