12 mai: Journée internationale de l’Infirmière - 200 ans de la naissance de Florence Nightingale

12 mai: Journée internationale de l’Infirmière - 200 ans de la naissance de Florence Nightingale

À l’occasion de la journée internationale de l’Infirmière et des 200 ans de la naissance de Florence Nightingale, Mme Monique Birkel, directrice des Soins du Centre Hospitalier de Luxembourg, a souhaité rendre hommage à ses équipes et encourager les jeunes à choisir cette profession. Découvrez son message dans le vidéo ci-dessous.

 

Réflexions par l'équipe de la Direction des Soins du Centre Hospitalier de Luxembourg à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Florence Nightingale: Regards sur le parcours de la profession d'infirmière

Introduction

Nous fêtons ce 12 mai 2020 les 200 ans de la naissance de Florence Nightingale ce qui nous donne l’occasion de contextualiser la profession infirmière et de nous pencher sur son évolution. Parallèlement à ce bicentenaire l’OMS a proclamé en septembre dernier que 2020 serait l’année des infirmières et des sages-femmes. Cette célébration nous invite  à jeter un regard attentif, juste et réaliste, sur ce fabuleux parcours réalisé depuis plus de deux siècles. 

Au-delà des évolutions liées à la construction d’une profession, il s’agit de la transformation d’un groupe professionnel qui compte parmi les acteurs engagés de tous les systèmes de la Santé à travers le monde et les temps.  La période de crise sanitaire internationale que nous traversons actuellement affirme une fois de plus ce postulat. Florence Nightingale s’est illustrée en son temps comme la première infirmière hygiéniste de l’histoire, en sauvant des millions de vies par l’application de mesures simples, comme le lavage des mains. 

Au fil des crises sanitaires successives, l’histoire des infirmières peut se lire en trois temps et continue de s’écrire quotidiennement à la lumière des enjeux du monde contemporain.

 

1.  Hier : l’émergence d’un métier, centré sur le « Care »

À l’époque de Florence Nightingale, le rôle de l’infirmière était généralement assimilé à celui de la « nurse » : cette personne infiniment dévouée, qui avait la charge soit des jeunes enfants, soit des malades dépendants. Il ne s’agissait pas d’une profession, mais plutôt d’une vocation, voire même d’un « sacerdoce ». 

L’influence de l’église était très forte, les infirmières étaient d’ailleurs souvent de jeunes femmes aux profils très divers, parfois même peu recommandables. Les maîtres mots étaient « dévouement », « charité » et « pitié ». En l’absence de formation à proprement parler, Florence Nightingale fut à l’origine de la création d’une des premières écoles d’infirmières.

Les religieuses veillaient alors, à l’aide de concepts religieux et de techniques de soins souvent empiriques, à façonner l’éducation de ces jeunes filles, à prendre soin inconditionnellement du « malade » qui leur était confié. Le volet maternel des soins infirmiers était central, axé notamment sur les aspects de confort, d’éducation et de suppléance pour le patient. La notion de « care » est alors au premier plan. 

Le médecin revêt alors un rôle central et est le dépositaire autant de la connaissance que l’autorité. Le patient est davantage considéré comme un « objet de soins », confié à des infirmières assumant un rôle à la fois de confidente ou de garde-malade, titre qui était d’ailleurs celui des infirmières au Luxembourg jusqu’en 1968.

Le soignant, à peine visible dans cet univers, n’a pas droit à la parole : il n’est là que pour être, au mieux, le timide porte-voix du patient au cas où celui-ci serait interrogé. 

La soumission aux pouvoir médicaux et religieux est forte et laisse peu de place quant à l’épanouissement personnel ou professionnel. Véritables figurants d’une pièce qui se joue sans eux, les infirmières vont peu à peu construire ce qui sera leur métier, puis deviendra véritablement une profession. 

Ceci passera notamment par la formalisation de contenus de formation ou encore de l’écriture des concepts de soins depuis le début du 20ème siècle, par une autre grande dame : Virginia Henderson. Sa description de l’homme en bonne santé, et par déduction du malade, aura influencé toutes les infirmières en exercice dans notre pays et cela depuis des générations. Cette vision aura apporté aux infirmières de  la visibilité et de la reconnaissance dans la société.

 

2. D’un métier à une profession, la valorisation du « Cure »

Autrefois occupation réservée aux jeunes filles, la place sociétale de l’infirmière s’est peu à peu améliorée, gagnant en respectabilité et reconnaissance, particulièrement au niveau de la population. Cette évolution va de pair avec la masculinisation progressive au cours du 20ème siècle. La carrière d’infirmière relève de plus en plus souvent d’un choix, inscrit dans la durée, au travers de projets professionnels multiples, qu’il est aujourd’hui possible de construire. La durée de la vie professionnelle ne va qu’en augmentant et la première génération aura fait une carrière complète jusqu’à la retraite. 

Bien que calqué sur les horaires des ouvriers de la révolution Industrielle, les soignants, présents 24 heures par jour auprès des patients,  ont su au gré des combats qu’ils ont mené, préserver un équilibre permettant d’allier vie professionnelle et vie familiale.

Le recrutement se recentre à mesure que les contenus s’étoffent et se spécialisent. Le métier d’infirmière est dorénavant protégé par la loi, qui rend son exercice exclusif, confié à des professionnels évalués, détenteurs d’une formation sanctionnée par un diplôme et autorisés par les pouvoir publics.

Nous parlons dorénavant de formations, apportant des connaissances et des savoirs propres, qui dès 1977 ont été codifiés, encadrant la formation par une directive européenne, autorisant la libre circulation des diplômes et des professionnels.

Ces savoirs vont de pair avec le développement et la diffusion d’une pensée soignante, partagée et reconnue. Elle ne s’appuie plus sur des préceptes religieux, mais dorénavant sur les théories de soins, développées par des pairs, qui construisent, étayent et diffusent la pensée soignante.

Cette pensée repose également sur des valeurs, liées notamment à l’éthique du soin, dont les infirmières assurent fréquemment la diffusion et le partage au travers de publications et d’interventions à des congrès.

Le positionnement professionnel s’est construit et se fait  de plus en plus « à hauteur des yeux » avec le corps médical, au sein d’une relation équilibrée, dans laquelle les infirmières développent un rôle qui leur est « propre ». Il va de pair avec le développement des techniques, des progrès de la médecine (thérapies, antibiotiques, équipements de pointe…) consacrant la place du « cure » à l’hôpital.

La prise en charge des patients, devenue de plus en plus complexe, a demandé de construire un lien avec les autres disciplines, impliquées dans les prises en charge de ces patients.  Cette dynamique nous a fait entrer dans la temporalité de l’interdisciplinarité. 

Il ne s’agit pas de mimer la démarche médicale, mais bien de construire un modèle de pensée et de prise en charge différent et complémentaire, dont le premier bénéficiaire reste le patient.

À mesure de l’avancée du vingtième siècle, suscitant espoirs et avancées dans le domaine de la médecine, le métier d’infirmière s’est construit et renforcé, pour devenir aujourd’hui une profession à part entière.

La profession infirmière, reconnue comme porteuse, a pu acquérir depuis les années cinquante toutes les caractéristiques inhérentes aux professions, à savoir la présence :

  • d’objectifs reconnus par la société,
  • de contenus professionnels spécifiques,
  • d’un contexte règlementaire avec des attributions propre à la profession,
  • de responsabilités allant jusqu’au niveau médico-légal.

Le rôle soignant s’exprime dans une relation soignant-soigné où le concept du patient laisse peu à peu la place celui du client. Ce terme est à accueillir non pas dans sa signification courante, au sens commercial, mais plutôt dans une acception d’échange contractuel. Il s’agit d’un accord (formel autant qu’informel) entre un bénéficiaire et un professionnel qui se rencontrent et décident conjointement du parcours qu’ils vont réaliser ensemble. Ce parcours, déterminé sur la base de guidelines internationales et co-construit par les infirmières, veillera à retenir la meilleure organisation pour le patient, en dépit de la complexité hospitalière.

 

3. Aujourd’hui et demain : les perspectives d’une profession soutenant le « Core »

La profession infirmière a réussi à s’affirmer et se développer dans le monde contemporain de la Santé. Les leviers de cet ancrage, ont été ceux de l’expertise clinique acquise dans de nombreux domaines, ou encore par le biais de l’hyperspécialisation, allant souvent de pair avec l’investissement de nouveaux champs d’exercice, comme ceux des pratiques avancées.

Les infirmières se positionnent comme des partenaires fiables et solides dans la redéfinition des activités des différents professionnels, en proposant une nouvelle une offre de soin. Cette offre, au cœur des préoccupations contemporaines, liée notamment aux exigences de qualité et de sécurité, est portée et développée par les infirmières. En prenant en compte ses besoins, elle aide alors le patient à faire ses propres choix et l’invite à être l’acteur des décisions qu’il prend, au regard de ses valeurs et de ses sentiments.

Professionnelles au cœur des réalités économiques, sociales, sociétales et environnementales, elles savent se mobiliser face aux enjeux et défis de notre société.

Bravant leur modestie et leur discrétion naturelle, les infirmières s’affirment de plus en plus en prenant toute la part qu’il leur revient, tant au niveau managérial, associatif que politique. Elles inscrivent leurs actions et leurs combats dans une vision durable.

Le développement de la profession passe également par la pluridisciplinarité, inscrite au cœur de l’ADN soignant, notamment au travers des activités de coordination, qui font aujourd’hui la force des soignants. 

La transversalité, développée et soutenue par les infirmières, permet la reconnaissance de tous et favorise l’investissement mutuel, à part égales, avec les autres partenaires du soin.

La profession s’engage dans un nouveau futur, celui de l’académisation : évolution naturelle d’une profession mature et reconnue. Cette intégration au système universitaire est la porte d’entrée vers de nouveaux champs de possibilités, soutenus notamment par la recherche en soins, véritable moteur de développement des pratiques et concepts. 

Parallèlement, la structuration de la formation initiale autour des référentiels de compétences prépare cette académisation

L’ouverture aux parcours universitaires soutiendra cette transversalité assumée et partagée avec les autres professions de santé. Il ne s’agit plus de défendre l’exclusivité, mais plutôt de valoriser l’ouverture : le rôle infirmier, en se développant et se renforçant, laisse peu à peu la place à celui de soignant, plus vaste. 

Au-delà de la coordination interprofessionnelle, la fonction soignante ne limite plus l’évolution de ces membres à des fonctions de management ou d’exercice spécialisé, mais ouvre vers plus de possibilités dans un monde de la santé en pleine mutation.

Aujourd’hui le patient ne souhaite plus être un objet de soins dans un monde hospitalier qui s’est prodigieusement complexifié. Mieux informé, il souhaite garder son autonomie et appréhender sa maladie à la lumière de ses propres choix. Les parcours de soins seront développés, adaptés et personnalisés afin d’offrir au patient une réponse la plus adaptée à ses besoins, à sa maladie et à ses souhaits. Nous nous retrouvons dans le « core ».

Les infirmières deviennent les pivots et les passeurs de relais, au sein de nombreux partenariats, visant à une prise en charge personnalisée et pluriprofessionnelle du patient. 

Les soignants, premiers acteurs dans la création de ces parcours, devront alors développer un nouveau mode de prise en charge du patient, notamment par la coordination des différentes modalités possibles, créant passerelles et fast tracks là où c’est nécessaire.

L’approche n’est plus celle d’une contractualisation, peut-être trop restrictive et limitante, mais celle d’un partenariat, plus adapté aux nouvelles possibilités de prise en charge. 

Le patient conserve sa place centrale, il est reconnu et ses attentes, son expérience est valorisée et partagée dans une démarche de « patient partenaire » où son avis, sa contribution est attendue en vue d’améliorer l’offre de soins qui lui est proposée. Il fixe lui-même ses objectifs, prend ses décisions selon ses valeurs, ses sentiments et ses souhaits. Le soignant est là pour accompagner le patient, le conseiller et le soutenir, avec empathie, professionnalisme et respect, dans une vision holistique revendiquée.

 

Conclusion

La profession infirmière, et plus largement soignante, a su relever les défis qui lui ont été lancés et aborde avec confiance et réalisme ceux qui s’annoncent, tels la digitalisation, la pénurie des ressources, le virage ambulatoire ou encore les arbitrages macroéconomiques.

Preuve en est encore aujourd’hui où les soignants font face à l’épidémie actuelle avec courage, compétence et détermination. Ils parviennent à faire porter la voix du patient, même quand celui-ci est isolé, en mettant tout en œuvre pour lui. Dans le même temps, ils se mobilisent massivement afin d’influencer politiquement les décisions visant à protéger et conscientiser les populations face aux risques encourus.

Les professions soignantes poursuivent leur route, tracée il y a plus de deux cents ans par une des leurs. Les victoires et les crises se sont succédé, sans jamais les détourner du cœur de leur préoccupation : le patient. 

La force des professions soignantes réside sans nul doute leur résilience collective qui leur permet d’aborder le futur avec force, confiance et optimisme, plus mobilisés que jamais.

Afin de fêter ensemble cet anniversaire unique, nous avions prévu un cycle de conférences investissant tous les aspects des professions soignantes, orientés vers le futur de nos pratiques. Nous espérons pouvoir compter, respectivement fin septembre et début novembre, sur deux  intervenantes de renommée internationale qui pourront nous partager, avec nous, leurs visions. 

Modification des règles de visite à la Maternité du CHL dès le lundi 11 mai

Modification des règles de visite à la Maternité du CHL dès le lundi 11 mai

Avec la nouvelle phase de déconfinement en vigueur à partir du lundi 11 mai, les règles de visite ont été revues à la Maternité du CHL.

Désormais, une visite par séjour est autorisée pour les grands-parents.

D'autres visites de proches restent interdites jusqu'à nouvel ordre (y inclus frères et soeurs).

Prise de sang - CHL Maternité

Prise de sang - CHL Maternité

  • Les prises de sangs chez les femmes enceintes suivies à la Maternité du CHL se font au laboratoire du CHL Centre, du lundi au vendredi, de 7h00 à 15h00. Uniquement sur rendez-vous via notre système de prise de rendez-vous en ligne.
  • Une ordonnance médicale est obligatoire pour pouvoir prendre rendez-vous pour une prise de sang.
  • S'il n'y a pas de date de validité notée sur l'ordonnance, celle-ci est valable deux mois.

 

Modalités d’accès aux différents sites du CHL:

Pour votre sécurité et celle des autres, nous vous demandons aussi de respecter un certain nombre de consignes de sécurité lors de votre passage au CHL:

Dans le cadre de notre engagement qualité et en conformité avec la norme ISO 15189:2022, le Laboratoire du CHL met à votre disposition sa procédure interne de réclamation (réf. PO-QUA-018).

Vous souhaitez formuler une remarque ou une réclamation ? Vous pouvez :

  • En parler directement aux réceptionnistes du laboratoire
  • Envoyer un e-mail à : reception.labo@chl.lu › Téléphoner au : (+352) 4411-2180

Votre avis compte. Merci de contribuer à l’amélioration continue de nos services.

Modalités d’accès aux différents sites du CHL

Modalités d’accès aux différents sites du CHL

Les patients sont invités à systématiquement:

  • Vous présenter juste à l’heure, une avance de 10 minutes est suffisante pour réaliser les formalités administratives
  • Vous devrez vous munir de votre convocation papier reçue à votre domicile (ou du rappel SMS) indiquant l’heure et le lieu de votre rendez-vous.
Reprise progressive de l’activité programmée non urgente au CHL

Reprise progressive de l’activité programmée non urgente au CHL

ACTUALITE du 4 MAI 2020

Depuis le lundi 04 mai 2020, les activités programmées non urgentes dans toutes nos spécialités médicales et chirurgicales ont repris progressivement. Pour ce faire, le CHL a repensé ses circuits d’admission et de consultation pour garantir une prise en charge en toute sécurité.

Dès votre arrivée, vous êtes invité(e) à vous désinfecter vos mains et à mettre un masque que vous conserverez jusqu’à la sortie de l’hôpital. Votre température est contrôlée et vous êtes orienté(e) dans la filière appropriée.

Pour votre sécurité et celle des autres, nous vous demandons aussi de respecter un certain nombre de consignes de sécurité lors de votre passage au CHL:

  • Vous présenter juste à l’heure, une avance de 10 minutes est suffisante pour réaliser les formalités administratives
  • De préférence ne pas venir accompagné
  • Vous devrez vous munir de votre convocation papier (ou du rappel SMS) indiquant l’heure et le lieu de votre rendez-vous.

Les consultations sont espacées dans le temps, les salles d’attente réaménagées pour assurer le maintien des distances entre patients lors de leur séjour au CHL.

Après votre consultation vous serez dirigé(e) vers le circuit de sortie.

Premier patient luxembourgeois recruté dans un nouvel essai clinique européen contre le COVID-19

Premier patient luxembourgeois recruté dans un nouvel essai clinique européen contre le COVID-19


Le premier des 60 patients luxembourgeois qui participeront à l'essai clinique européen «Discovery » a été recruté aujourd'hui au CHL. L'étude, coordonnée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), vise à tester quatre thérapies expérimentales contre le COVID-19. Le premier patient inclus aujourd'hui s'est vu attribuer au hasard l'un des traitements prévus. Le CHL, et plus particulièrement son Service National des Maladies Infectieuses (SNMI) et son service de Soins intensifs, ainsi que les Hôpitaux Robert Schuman (HRS), en collaboration avec le Luxembourg Institute of Health (LIH), avaient précédemment rejoint le consortium de l'étude lors de son lancement, le 22 mars dernier.

COVID-19 est une maladie infectieuse causée par le nouveau coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) et caractérisée par des symptômes pseudo-grippaux tels que toux, fièvre et, dans les cas plus graves, insuffisance respiratoire. Il n'existe actuellement aucun traitement spécifique pour COVID-19.
 

« Discovery » : une étude interventionnelle proactive

« Discovery » évaluera l'efficacité et l'innocuité de quatre molécules antivirales expérimentales qui pourraient être efficaces contre COVID-19, sélectionnées selon les dernières preuves scientifiques.
Il s'agit notamment du remdesivir, du lopinavir, du ritonavir, du lopinavir-ritonavir associé à l'interféron bêta1 et de l'hydroxy-chloroquine, qui sont classés comme traitements expérimentaux prioritaires par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les molécules seront administrées à travers quatre modalités de traitement différentes, en parallèle avec les soins standard qui seront pris comme référence. À savoir, les modalités comprennent le remdesivir avec les soins standard ; une combinaison de lopinavir et de ritonavir avec les soins standard ; cette dernière combinaison en présence d'interféron bêta ; et l'hydroxy-chloroquine avec les soins standard. Ces options de traitement seront attribuées au hasard aux participants à l'étude, bien que les patients et les médecins sauront quelle modalité a été administrée. L'efficacité et l'innocuité des médicaments seront évaluées 15 jours après le recrutement de chaque participant.
« Discovery » vise à inclure un total de 3 200 patients atteints de formes modérées à sévères de la maladie, originaires de plusieurs pays européens. La force de l'essai réside dans sa nature proactive et adaptative, qui permettra d'affiner les thérapies testées en temps réel, en excluant celles qui s'avèrent inefficaces et en les remplaçant par de nouveaux médicaments en cours de développement dans le cadre de projets de recherche en cours. Cela permettra d'identifier rapidement les traitements les plus efficaces et d'intervenir sur les patients atteints de COVID-19.

(1 Petite molécule produite par les cellules qui a des effets antiviraux et antiprolifératifs et qui est utilisée pour traiter la sclérose en plaques)


L'essai au Luxembourg : pratique clinique et recherche unissent leurs forces

L'essai est porté par le Dr Thérèse Staub (CHL), le Dr Jean Reuter (CHL) ainsi que le Dr Claude Braun (HRS) et le Dr Marc Berna (HRS), avec le LIH en tant que coordinateur pour le Luxembourg. L'équipe est responsable du recrutement des patients et coopère étroitement avec le Centre d'Investigation et d'Épidémiologie Clinique (CIEC) du « Department of Population Health » du LIH. Le lancement de l’étude a été facilité par la mobilisation du Ministère de la Santé et du Comité National d'Ethique de Recherche (CNER), qui ont permis la mise en place des procédures de révision et d’autorisations en urgence. « Nous sommes ravis d'avoir si rapidement commencé le recrutement des patients, que quelques semaines après le lancement officiel de l'essai clinique », déclare le Dr Staub, directeur du SNMI et investigateur principal de l'étude. « L'objectif du projet est de fournir des solutions de traitement concrètes à un nombre croissant de patients dans un état critique au plus vite. La collaboration étroite avec les autorités nationales compétentes et le LIH a été décisive pour assurer le déploiement rapide de l'étude, marquant ainsi le début de notre contribution à l'endiguement de la pandémie en cours au Luxembourg et à l'étranger », ajoutet-elle. « Nous sommes fiers d'avoir mis notre expertise dans la mise en place d'essais cliniques au service de la communauté luxembourgeoise en contribuant à l’implémentation de cette prestigieuse étude internationale », conclut le Prof Laetitia Huiart, Directrice du « Department of Population Health » du LIH et professeur affilié à la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Médecine de l'Université du Luxembourg. L'étude complétera également les données qui seront générées dans le cadre de «Solidarity », un essai clinique international sous les auspices de l'Organisation mondiale de la santé.
« Discovery », coordonné par l'Inserm, est un essai européen soutenu financièrement à travers les projets européens « COMBACTE », « PREPARE » et « RECOVER ».

 
SESSION SCIENTIFIQUE : Les prises en charge du Covid-19 : traitements non-médicamenteux et candidats au traitement médicamenteux

SESSION SCIENTIFIQUE : Les prises en charge du Covid-19 : traitements non-médicamenteux et candidats au traitement médicamenteux

Quels sont les traitements actuels du Covid-19 et les traitements médicamenteux étudiés ? Vous trouverez des éléments de réponses ci-dessous.

 

Traitement non médicamenteux

La prise en charge actuelle du Covid-19 repose principalement sur le traitement des symptômes existants. Les patients atteints d'une forme sévère de la maladie ont souvent besoin d'un support d'oxygénation suite à un manque d’apport en oxygène dans l’organisme (hypoxie). L’oxygénation peut se réaliser par faible ou haut débit par ventilation non-invasive. Elle peut dans ces cas être administrée à l'aide d'un simple masque facial. Certains patients peuvent développer un syndrome de détresse respiratoire aiguë et justifier une intubation avec ventilation mécanique.

 

Traitements médicamenteux

Plusieurs médicaments sont reconnus pour avoir une efficacité in vitro ou sur les animaux sur des coronavirus proches du SRAS-Cov-2 (le SRAS-CoV à l’origine du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère en 2002-2003 en Chine et le MERS-CoV à l’origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient  en 2012-2013 en Arabie saoudite). Ils sont donc étudiés comme traitement potentiel dans le Covid-19. La connaissance de la structure du virus (par exemple des protéines présentes sur son enveloppe) ainsi que les mécanismes d’action des médicaments déjà commercialisés pour d’autres maladies  nous permettent aussi d’établir d’autres candidats au traitement [1].

Les principaux traitements étudiés pour le Covid-19 sont discutés ci-dessous. L’Organisation Mondiale de la Santé propose une vue d’ensemble des candidats et les premiers résultats des études en cours [2]. Pour conclure de l’efficacité d’un de ces médicaments, les résultats des essais randomisés contrôlés (seule méthodologie scientifique reconnue pour évaluer l’effet d’un médicament) sont attendus. Des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé existent pour mettre en place ces études [3].

Remdesivir — C’est un médicament utilisé pour traiter la maladie du virus Ebola et les infections au virus Marburg (virus endémique dans plusieurs pays d’Afrique). Il agit en perturbant l'ARN polymérase virale (enzyme permettant la synthèse d’ARN) ce qui ralentit la production d'ARN et la multiplication du virus. Son efficacité sur le SARS-Cov-2 a pu être démontrée in vitro (sur des cellules en culture) [4]. Plusieurs essais cliniques sont en cours. 

Hydroxychloroquine/chloroquine — Ce sont des traitements employés contre le paludisme, en préventif comme en curatif et en rhumatologie dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde ou du lupus érythémateux disséminé. Du fait de leur toxicité et des nombreuses contre-indications, ces médicaments ne doivent en aucun cas être utilisés sans supervision médicale. Grâce à des études en laboratoire, l’efficacité de la chloroquine sur le SARS-Cov-2 a pu être démontrée sur des cellules en culture [4]. Il semblerait que l’hydroxychloroquine soit toutefois plus puissante que la chloroquine face au virus [5]. Beaucoup de données qui évaluent l’efficacité de ces médicaments ne sont pas encore publiées. Les premiers résultats semblent mitigés et ne mettent pas encore en avant un avantage clair mais les méthodes utilisées pour évaluer le médicament sont discutables : prises d’autres médicaments en même temps (comment savoir quel traitement fait effet ?), l’absence d’un groupe placebo / contrôle (sachant que beaucoup de patients développent des formes légères de la maladie, comment savoir si les résultats sont meilleurs avec le médicament que si l’on ne reçoit pas de traitement ?),  le manque d’étude en aveugle (les médecins et/ou patients connaissent le traitement reçu, l’effet observé peut-il être dû à un effet placebo ?),  des groupes avec des caractéristiques différentes (si le groupe qui reçoit le médicament est différent du groupe qui reçoit le traitement standard par exemple en âge, comment s’assurer que les résultats observés sont liés au médicament et non à d’autres facteurs ?).  L’Organisation Mondiale de la Santé recommande que ces traitements soient cependant aussi étudiés pour une utilisation prophylactique (en prévention) [6].

Tocilizumab – Il est utilisé en rhumatologie pour traiter la polyarthrite rhumatoïde et agit en bloquant les récepteurs de l’interleukine 6 dont le taux est plus élevé chez certains patients Covid-19 en signe d’une suractivation de la défense immunitaire. Les résultats actuellement publiés ne présentent que des séries de moins de 20 cas, sans groupe de comparaison et ne permettent pas de conclure sur son efficacité.  Des essais randomisés contrôlés sont en cours. 

Lopinavir-ritonavir – Initialement utilisés pour le VIH, le seul essai randomisé contrôlé actuellement publié sur 199 patients avec une forme sévère de la maladie ne montre pas d’effet bénéfique de cette association [7].

Plasma de patients convalescent — Le but est de prélever le plasma par don du sang de patients guéris du Covid-19 (qui contiendrait des anticorps contre le Covid-19) pour l’administrer aux patients. Les études actuelles rapportent les résultats sur moins de 10 cas par étude et possèdent les mêmes défauts méthodologiques que ceux cités pour le traitement précédent. 

Si vous souhaitez suivre les résultats des essais randomisés contrôlés en temps réel, un collectif européen regroupant plusieurs universités et instituts renommés réalise actuellement une cartographie des essais en cours ainsi qu’une méta-analyse des résultats dès qu'ils sont disponibles [8].

 

Publications scientifiques:

  1. Drug targets for corona virus: A systematic review. Prajapat M, Sarma P et al. Indian J Pharmacol. 2020 Jan-Feb;52(1):56-65
  2. Landscape analysis of candidate therapeutics for Covid-19. World Health Organization
  3. COVID-19 Therapeutic Trial Synopsis. World Health Organization
  4. Remdesivir and chloroquine effectively inhibit the recently emerged novel coronavirus (2019-nCoV) in vitro. Wang M, Cao R et al. Cell Res 30, 269–271 (2020).
  5. In Vitro Antiviral Activity and Projection of Optimized Dosing Design of Hydroxychloroquine for the Treatment of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2). Yao X, Ye F et al. Clin Infect Dis. 2020 Mar 9:ciaa237. doi: 10.1093/cid/ciaa237
  6. Informal consultation on the potential role of chloroquine in the clinical management of COVID 19 infection. World Health Organisation 2020.
  7. A Trial of Lopinavir-Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19. Cao B, Wang Y, et al. N Engl J Med. 2020.
  8. Cartographie des recherches en cours et résultats : prévention, traitement médicamenteux et non-médicamenteux 
 
Xavier Bettel et Paulette Lenert visitent le Field Hospital

Xavier Bettel et Paulette Lenert visitent le Field Hospital

Ce lundi 20 avril, le Premier ministre, ministre d'État, Xavier Bettel et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, se sont rendus au CHL pour une visite du Field Hospital.

Pour rappel, le gouvernement a procédé au site CHL Centre à l'installation d'une réserve de lits complémentaires non intensifs permettant d'accueillir un nombre plus important de patients COVID+ souffrant de problèmes respiratoires. Les installations du Field Hospital comportent également une "tente de tri" permettant d’accueillir, d'évaluer, de trier et d'orienter les patients non programmés qui se présentent aux Urgences.

Cette nouvelle structure avait pu être fournie grâce au soutien matériel de la NSPA (NATO Support and Procurement Agency), en étroite collaboration avec l’Armée luxembourgeoise.

Lors de la visite, le nouveau scanner, fonctionnel depuis le 09 avril, a également été présenté. Ce dernier a été installé dans un module provisoire juxtaposé à la tente de tri.

La visite a été guidée par M. Paul Mousel, président de la Commission administrative du CHL, et les membres du comité de direction du CHL.

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