Découvrez le travail présenté par Sarah Clesen, diététicienne au CHL, lors du CHL Academy 2019:
La prévalence de la dénutrition en milieu hospitalier est de 30 à 40 %. Fréquemment, elle est déjà présente lors de l’admission et elle risque, suite à une prise en charge insuffisante, de progresser lors du séjour.
Ainsi, l’identification systématique du risque de dénutrition lors de l’admission à l’hôpital est indispensable pour dépister les malades en question et pouvoir mettre en oeuvre une stratégie de prise en charge adéquate.
Un dépistage systématique de la dénutrition a été récemment mis en place au CHL. Dès lors, le service diététique est sollicité de manière croissante pour l’évaluation et la prise en charge des patients à risque nutritionnel.
Les objectifs de mon travail étaient les suivants :
- faire une analyse de la prise en charge diététique et nutritionnelle actuelle des patients adultes dénutris ou à risque de dénutrition hospitalisés au CHL ;
- dépister les points faibles ;
- proposer des pistes d’amélioration.
Le but final est d’harmoniser les pratiques du service diététique et d’améliorer la prise en charge des patients adultes dénutris ou à risque de dénutrition. La méthodologie choisie était celle d’un audit clinique cible rétrospectif sur base des données de 20 dossiers de patients hospitalisés au mois de mai 2018 au CHL. Chaque dossier a été analysé sur base de la deuxième partie de la grille d’évaluation proposée par la Société Francophone de Nutrition Clinique et Métabolisme. Les unités de soins choisies pour cette analyse ont été celles où le service diététique était le plus sollicité pour la prise en charge des patients dénutris ou à risque de dénutrition, à savoir l’oncologie / hématologie / gastro-entérologie ( U23, U26 ), la pneumologie ( U40 ), la traumatologie ( U46 ) et la neurochirurgie ( U56 ). Les critères de choix des dossiers étaient les suivants : un séjour dans une des unités de soins précitées, minimale de 7 jours avec un score NRS supérieur ou égal à 3. Les critères d’exclusion étaient les suivants : patients de moins de 18 ans, patients en fin de vie ou avec une prise en charge à visée palliative.
Cet état des lieux de la prise en charge actuelle a permis d’avoir un regard critique sur la prise en charge de la dénutrition. La majorité des points faibles identifiés dans ce travail sont des problèmes de traçabilité des actions plus que de réalisation.
Pour garantir une intervention standardisée et bien documentée des mesures correctrices, dont une grille pour la rédaction du rapport diététique, ont été proposées. Ceci dans l’objectif d’uniformiser et de tracer au maximum les informations recueillies, la prise en charge et le suivi diététique/nutritionnel.
La réévaluation de la situation dans le temps est primordiale afin d’assurer une amélioration continue.