Journée mondiale de la douleur : comprendre et soulager le mal de dos

Journée mondiale de la douleur : comprendre et soulager le mal de dos

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la douleur, célébrée ce mardi 19 octobre, nous vous proposons un focus sur les lombalgies. Décrit comme le mal du siècle, la lombalgie est l’une des premières causes de consultation médicale et de mise en invalidité. On estime ainsi que près de 9 personnes sur 10 souffriront un jour de lombalgie au cours de leur vie. Au Luxembourg, les chiffres obtenus entre 2016 et 2018 montrent que 8,29% de la population est concernée par les lombalgies avec une durée moyenne de 20 jours pour chaque épisode douloureux.

Les causes de chronicisation des lombalgies sont multifactorielles, elles peuvent être physiques, psychiques (stress, anxiété, dépression) ou les deux à la fois. La problématique des lombalgies est donc souvent complexe. La lombalgie est une douleur de la région lombaire, c’est-à-dire dans la partie inférieure de la colonne vertébrale.

Une distinction entre les lombalgies dites « communes ou non spécifiques » et les lombalgies « spécifiques » doit être faite. Les lombalgies communes débutent souvent de manière insidieuse et leur évolution est progressive. Elles sont essentiellement dues à une mauvaise posture, une mauvaise position lors de la manipulation d'un objet lourd, le manque d’activité physique, des problèmes musculaires/ligamentaires/tendineux ou encore à de l’arthrose. Les lombalgies spécifiques sont quant à elles liées à un traumatisme (chute, fracture vertébrale due à une ostéoporose…) ou à une maladie sous-jacente (canal lombaire étroit ou hernie discale avec atteinte radiculaire, tumeur de la colonne vertébrale, inflammation, etc).

Une anamnèse et un examen clinique soigneux permettront de déterminer le type de lombalgie, sa durée et sa forme (aiguë, subaiguë, chronique), les examens médicaux à réaliser et les différentes possibilités de traitement. Pour les lombalgies communes, la réalisation d’examens diagnostiques (scanner, IRM…) est réservée essentiellement aux lombalgies subaiguës et aux lombalgies chroniques. Une prise en charge en urgence sera toujours faite lorsque le mal de dos survient chez un jeune de moins de 20 ans ou chez un adulte de plus de 55 ans qui souffre pour la première fois de lombalgie. Ce sont ce que les médecins appellent des « drapeaux rouges ». 

 

Lombalgie chronique : la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire

On parle de lombalgies chroniques, lorsque leur durée dépasse trois à six mois. Les lombalgies chroniques sont très invalidantes et ont des répercussions qui vont concerner le patient dans son intégralité (c.à.d sa sphère bio-psycho-sociale). Isolement social, arrêt de l’activité professionnelle, troubles psychiques (anxiété, dépression),  attitudes et comportements inappropriés  (catastrophisme, phobie des mouvements…)… toutes ces problématiques doivent absolument être évitées grâce à une prise en charge précoce des lombalgies aiguës. Or, on sait que le passage d’une lombalgie aiguë à une lombalgie chronique se produit en général lorsque la restauration fonctionnelle n’a pas été suffisamment précoce. 

Pour les patients souffrant de lombalgie chronique, la prise en charge pluridisciplinaire reste la meilleure approche. Une équipe multidisciplinaire et pluriprofessionnelle  (médecins, infirmières,  physiothérapeutes, ergothérapeutes, psychologues,  assistante sociale, ..)  accompagne les patients en fonction de ses besoins spécifiques. La prise en charge est globale, personnalisée et s’inscrit toujours sur le long terme. Elle s’appuie sur l’association possible de traitements médicamenteux et non médicamenteux  variés: analgésiques adaptés,  kinésithérapie, suivi psychologique, relaxation, sophrologie, activité physique adaptée, acupuncture, mésothérapie, yoga, infiltrations d’anesthésiques locaux, neurostimulation électrique transcutanée, biothérapie, etc.

Le reconditionnement physique est fondamental dans la prise en charge des patients qui souffrent de douleur chronique. Il s’effectue sous la conduite des physiothérapeutes et d’un médecin rééducateur, et comprend notamment des exercices de renforcement musculaire, d’étirement, de reconditionnement physique.

L’accompagnement psychologique du patient est également important pour travailler sur les représentations de la douleur, la gestion du stress, les appréhensions et les croyances liées au mal de dos. Les conseils donnés par l’ergothérapeute permettent au patient d’adopter les bonnes postures et à les automatiser au domicile ou sur le lieu de travail. L’assistante sociale peut quant à elle aider le patient douloureux chronique à faire le point sur ses problématiques socio-professionnelles et financières.

En cas de lombalgie chronique, une intervention chirurgicale peut être nécessaire en dernier recours. C’est le cas notamment chez les patients souffrant de tassements vertébraux consécutifs à une ostéoporose. On peut leur proposer comme techniques chirurgicales, l’injection de ciment dans le corps vertébral pour tenter de soulager les douleurs ou l’ostéosynthèse pour repositionner correctement l’axe du rachis.

 

Protégeons notre dos !

Pour réduire votre risque de souffrir un jour d’une lombalgie : 

  • évitez le surpoids et l’obésité,
  • pratiquez de l’exercice de façon régulière et évitez la sédentarité,
  • faites attention à votre posture (dos et nuque),
  • évitez le port de chaussures à talons ou le port de chaussures à semelles fines,
  • gérez votre stress.

 

Vous voulez en savoir plus sur les douleurs lombaires, leurs causes possibles et leur prise en charge ? Découvrez notre dossier entier consacré aux lombalgies, ici.