Le Centre Hospitalier de Luxembourg dispose à présent de l’équipement de télépathologie moderne nécessaire qui est directement relié au Laboratoire national de santé. Ce projet est actuellement mené dans quatre hôpitaux (CHEM, CHL, HRS et CHDN) dans le cadre du Plan National Cancer et il a été officialisé le 26 avril dernier entre le LNS et le CHL par la signature d’une convention.
Définir si une tumeur est bénigne ou maligne et décider de la suite de la procédure lors d’une intervention chirurgicale, nécessite souvent un échantillon de tissu prélevé en cours d’opération. Ce prélèvement (biopsie) est immédiatement acheminé au Laboratoire national de santé pour examen pendant que le patient reste sur la table d’opération. Dorénavant, avec la procédure novatrice de la télépathologie, cette analyse pourra se faire directement au CHL pendant l’intervention chirurgicale et ce par transfert électronique de l’image de la tumeur au pathologiste du LNS. Ceci permettra au chirurgien de décider de ce chef de la suite de l’opération.
« Ce programme de télépathologie est un excellent exemple des avantages que les systèmes de dossiers de santé électroniques peuvent apporter. Il aide notamment les pathologistes à faire leur travail plus rapidement et rigoureusement », souligne le Dr Romain Nati, directeur général CHL. D’après le Professeur Friedrich Mühlschlegl, directeur du LNS, ce projet, soutenu par le Ministère de la Santé, s’inscrit parfaitement dans la volonté du LNS d’apporter le meilleur service à la population, en particulier dans la réduction des délais de réponse lors de l’analyse des prélèvements. Compte tenu de la distance entre les hôpitaux et le LNS situé à Dudelange et de l’encombrement éventuel des routes, la télépathologie constitue une solution rationnelle pour éviter d’être tributaire des aléas liés au transport de la biopsie. Cette procédure novatrice fait également gagner du temps au patient et au chirurgien. De plus, il est possible d’obtenir à tout moment un second avis.
Les équipements indispensables pour la mise en œuvre de la télépathologie ont été, en majeure partie, financés par la Fondation Cancer. Le LNS a mis en place les appareils complémentaires nécessaires et assure la formation en macroscopie des techniciens. A noter que la mise en place de cette technologie d’avant-garde est une première mondiale à l’échelle d’un pays entier.
Comment fonctionne la procédure de télépathologie en détail ?
L’installation de télépathologie au CHL comporte un ordinateur équipé d’un logiciel puissant, une macro-caméra et un microscope pouvant être contrôlé de l’extérieur par lignes téléphoniques. Dès qu’un tissu est prélevé, l’échantillon est préparé, découpé et nettoyé sur place par un technicien du LNS spécialement formé à ces tâches.
La macro-caméra prend ensuite un cliché fortement agrandi de l’échantillon qui sera transmis par simple clic de souris au LNS pour étude immédiate. Le pathologiste peut y évaluer la préparation sur son moniteur en temps réel. Pour obtenir un résultat optimal, ce dernier peut sélectionner la partie qu’il veut voir de plus près tout en commandant le microscope de la salle d’opération également avec sa souris. Il s’écoule en moyenne dix minutes entre la préparation du tissu et la transmission d’images. La durée maximale de diagnostic est fixée à 30 minutes et la transmission de celui-ci se fait directement au chirurgien qui peut ainsi reprendre son opération sur la base des informations reçues.