Le Professeur Romain Seil, spécialiste en chirurgie orthopédique, médecin travaillant au CHL depuis 17 ans, a été nommé membre d’honneur de l'Académie Nationale de Chirurgie française lors de la séance solennelle qui s'est tenue le 22 septembre dernier à Paris.
Le Prof. Dr Seil rejoint ainsi les quatre autres chirurgiens du CHL déjà membres de l’Académie, à savoir les Drs Juan Azagra, Martine Goergen, Paul Philippe et Jerry Kieffer.
La Direction du CHL félicite le Prof. Dr Seil pour sa nomination.
L’Académie Nationale de Chirurgie française
Héritière de l'Académie Royale de Chirurgie fondée en 1731 par Louis XV, l'Académie Nationale de Chirurgie française s'attache à suivre l’évolution de la profession de chirurgien, les avancées et l’enseignement de la chirurgie, en suivant et diffusant les bonnes pratiques et en accompagnant les changements de plus en plus rapides du savoir et du savoir-faire en la matière. Le Prof Seil est un des rares chirurgiens luxembourgeois reconnu par l'Académie à titre étranger, et rejoint ainsi les rangs des quelque 150 membres étrangers de l'institution.
Le Professeur Romain Seil
Le Professeur Seil est internationalement connu et reconnu, notamment pour ses travaux et publications en chirurgie ostéoarticulaire et plus particulièrement en chirurgie mini-invasive des articulations et en orthopédie du sport.
Portrait
« Mon nom est Romain Seil, j’ai 55 ans, je suis chirurgien orthopédiste au Centre Hospitalier de Luxembourg depuis 2004. Je suis luxembourgeois de naissance, ce qui commence à être suffisamment rare que pour être mentionné. Je suis né à Differdange et j’ai fréquenté le Lycée Hubert Clement à Esch sur Alzette où j’étais d’ailleurs dans la même classe que le Dr. Paul Hedo, chef du service de psychiatrie et le Dr Marc Simon, chef du service des urgences au CHL. Après une année au Cours Universitaire du Luxembourg où j’ai côtoyé notre Directrice médicale, le Dr. Martine Goergen, j’ai été formé à l’Université Catholique de Louvain, puis à l’Université de la Sarre à Homburg, et également brièvement à l’Université de Pittsburgh. Ce parcours de 20 ans à l’étranger - que je ne regrette pour rien au monde - m’a permis d’apprécier les différentes cultures de nos voisins et d’apprendre à connaître différents systèmes de santé.
J’ai toujours été intéressé par la chirurgie orthopédique qui permet de maintenir ou de rétablir la mobilité et l’activité physique de nos patients. Mes premiers contacts avec ce monde remontent à mes années de lycée et de pratique intense du handball où nous étions trop fréquemment confrontés à des blessures graves.
En Allemagne, j’étais formé par le Prof. Dieter Kohn, un des pionniers mondiaux de la chirurgie arthroscopique. Par opposition à la chirurgie ouverte, il s’agit d’une chirurgie mini-invasive, qui a d’abord été développée au genou. Au fil des ans, elle s’est rapidement répandue aux autres grandes articulations. À Homburg, nous étions pionniers dans un grand nombre de ces techniques. Comme l’a décrit le Prof. JA Azagra pour la chirurgie mini-invasive abdominale dans ces mêmes lignes il y a quelques années, au-delà de l’aspect esthétique non négligeable de ce genre de chirurgie pour les patients, cette technique révolutionnaire permet des opérations moins agressives, plus ciblées, permettant un travail plus précis et plus anatomique.
De nos jours, la chirurgie mini-invasive prend une place de plus en plus grande en chirurgie orthopédique. Elle s’étend même aux ostéotomies et à la chirurgie prothétique, non pas par voie arthroscopique, mais malgré tout de façon mini-invasive en n’étant plus obligé de détacher les grands muscles pour atteindre les articulations, mais en les contournant. Outre les avantages cités plus haut, ce type de chirurgie permet une récupération plus rapide pour les patients. Lors de mes années de formation, il n’était pas rare de voir des patients hospitalisés pendant deux semaines après une prothèse de hanche, suivi d’un séjour de quelques semaines en clinique de rééducation. Aujourd’hui, il n’est pas rare de les voir reprendre le travail après ce délai. La durée d’hospitalisation a pu être réduite à quelques jours seulement et une rééducation stationnaire n’est plus nécessaire.
Après ma formation en Allemagne, j’avais le choix de m’établir dans plusieurs pays en Europe. Après 17 années passées au CHL, je peux affirmer que la décision de revenir au Luxembourg était la bonne. Le CHL m’a fait confiance et m’a toujours soutenu dans nos projets de construction d’une équipe internationale qui est unie par le souci d’offrir une médecine de qualité, voire d’excellence à nos patients, par le travail d’équipe et la passion du métier, la créativité et le souci permanent d’aller de l’avant et d’innover. J’adore travailler avec cette équipe et ces consœurs et confrères venant d’horizons différents et œuvrant pour le bien d’une société luxembourgeoise caractérisée par une diversité remarquable et de plus en plus croissante. Je remercie tout un chacun d’entre eux, de même que nos équipes soignantes et de kinésithérapie et enfin nos secrétaires sans qui cela ne serait pas possible.
Le CHL m’a également donné l’opportunité d’allier cette collégialité à la formation des jeunes chirurgiens et chirurgiennes afin de pérenniser la transmission de nos connaissances et de mettre en place des structures de recherche afin de produire un travail scientifique continu. Cette configuration est unique au Luxembourg et correspond au système académique allemand. Contrairement à la France où l’enseignement se fait via l’université et la recherche la plupart du temps en association avec des centres de recherche, en Allemagne elle se fait souvent à l’intérieur et à partir des structures cliniques qui en sont le moteur principal. Grâce à cette structure, nos équipes orthopédiques, traumatologiques et de médecine du sport publient une 50e d’articles scientifiques tous les ans dont certains dans les revues scientifiques les plus réputées de notre domaine. C’est ainsi que des jeunes chirurgiens viennent de nombreux pays européens chez nous pour se former au travail clinique, au travail scientifique, ou les deux en même temps. Il me semble important que le CHL continue à rechercher les moyens afin d’appliquer ce modèle à d’autres services qui le souhaitent.
Je viens d’être nommé membre d’honneur de l’Académie Nationale de Chirurgie en France et plus particulièrement par l’ancien Doyen de la Faculté de Médecine de Nancy, le Prof. Henry Coudane, président de l’Académie en 2020. Je l’avais rencontré lors d’un voyage d’échange entre les Sociétés Germanophones (AGA) et Francophones d’Arthroscopie (SFA) en 1996. L’entretien des contacts établis lors de ce parcours ont notamment résulté dans l’organisation du congrès de la SFA à Luxembourg en 2014. Cette reconnaissance de mes pairs est un très grand honneur. Avec la Présidence de l’ESSKA - qui restera inégalable - et la nomination comme membre d’honneur par plusieurs sociétés savantes nationales en Europe, c’est un des très beaux moments de ma carrière. Je remercie l’Académie de cette confiance que je reçois en toute humilité au vu des grands noms de la chirurgie qui en font et en ont fait partie. C’est un peu la Légion d’Honneur de la Médecine que je viens de recevoir. »